Une ballade à bicyclette permet de découvrir une ville et ses environs en peu de temps, tout en profitant d'une bienfaisante brise, surtout tôt le matin. Par contre, en après-midi, ça devient l'enfer, plus ou moins. Le soleil asiatique frappe fort. Une première location de vélo dès le lendemain de notre arrivée à Pakse, nous a permis de faire le tour de la petite ville et de faire quelques belles découvertes. Le Boum Oum Palace construit par le prince de Champasak n'a jamais été habité par la famille royale; ils ont dû s'exiler en France au moment de la révolution. C'est un hôtel un peu défraîchi, mais un ascenseur vitré nous permet de monter jusqu'au dernier étage et d'admirer la ville de haut. Les environs sont magnifiques. Nous nous sommes bien amusées à découvrir les terrasses, les salles et les escaliers et le jardin du Champasak Palace Hotel.
Nous étions bien contente de trouver le Vat Luang, notre premier temple laotien. Nous nous sommes vite intéressés aux nombreux chats, certains charmants comme tous les chats. De petits chats chétifs ont attirés notre attention et, nous avons découvert plusieurs chats maigres, malades, qui avaient de la misère à tenir debout. Les yeux croûtés, des plaies sur le corps, tremblants... Où est la compassion bouddhistes? Croire que c'est leurs karmas et qu'ils vont renaître dans une vie meilleure? Nous étions bouleversées!
Que pouvons-nous faire? J'ai pensé à tordre le cou, mais j'en suis incapable. Peut-être que je ne comprends pas et que le respect de la vie du bouddhiste va jusque là. Je pense à mon vieux Merlin, 20 ans. Peut-être qu'il souffre aussi? J'ai aussi de la difficulté à décider de sa mort... Il fait une belle vie et ne semble pas souffrir.
Nous avons longtemps roulé sur la route 13 qui traverse toute la ville et nous sommes arrêtés à un autre temple en assez mauvais état. Nous y avons relaxé un moment et, en voulant nous diriger vers le Mékong, nous avons rencontré le marché. Un marché typique de nourriture, d'objets artisanaux, etc.
Sur le bord du Mékong, comme partout, il y a des restaurants typiques. Vers midi, nous sommes rentrées à notre guesthouse, la chaleur étant suffocante.
Done Khone
La petite île au sud de Si Phan Done (4 000 îles) semble à dimension de bicyclette. De plus, un pont relie Done Khone à Don Det qui est encore plus petite. Nous pensons pouvoir explorer les deux en partant tôt le matin. Sur l'île, aucun plan digne de ce nom disponible. Nous photographions le seul plan affiché dessiné à la main et qui semble antique. Sur le plan, une route semble faire le tour de l'île. Au sud, il y a des chûtes et une cascade où l'on peut observer les dauphins d'eau douce du Mékong (dit-on).
Nous partons vers 7h30 vers le nord. Au début, tout va bien. Des petits chiots nous suivent et veulent jouer avec nous. La route ou chemin rétrécie de plus en plus pour ressembler à un sentier de vache avec sillon profond et trous nombreux. Faut garder l'équilibre et avec des bécanes au guidon croche, ce n'est pas évident. Le sentier devient rocailleux et ça saute de plus en plus. Moins romantique! Plus de cabane, plus de chiens, on commence à se demander si on est bien sur la route. On rencontre un homme avec une charrette et il nous fait signe que si on continue, c'est 4 km et que si on tourne à droite, ce sera 2 km. On ne sait pas trop jusqu'où mènent les 4 ou 2 km., mais on choisit le 2 km. Il commence à faire chaud et on commence à avoir drôlement faim, étant parties sans manger. (On pensait rencontrer des restaurants;-)
On arrive à la route habitée. Ouf! Tant pis pour les dauphins. De toutes façons, on n'est jamais certain d'en voir et ça ressemble à une roche noire...
On traverse le pont pour Don Det pensant trouver un restaurant là. On prend la route après le pont, la seule à l'horizon qui ressemble à une route. Il y a bien un sentier vers le sud... On pédale. Après une quinzaine de minutes, je commence à râler. Pas de maison, rien que des rizières sèches et de la poussière. Sylvie pense qu'on devrait trouver une route transversale qui mène aux guesthouses sur le bord du Mékong que l'on voit de notre bungalow de l'autre côté. On continue, mais toujours rien à l'horizon. J'ai faim et il est 9h30. J'ai souvent vu que les petits déjeuners sont servis jusqu'à 10h dans les restos. Je décide de retourner là où je connais des restaurants, soit de l'autre côté du pont, sur notre île. Au diable Don Det!
Le retour est rapide, et avant le pont, on cherche la route qui mène aux bungalows de la petite île. Il n'y en a pas vraiment de visible. De retour sur Don Khone, on prend le premier restaurant qui sert un buffet (fin d'un buffet). Ils préparent déjà les tables pour le midi. On prend ce qui reste.
Après le déjeuner, on repart vers le sud chercher les chûtes et la plage que l'on dit à 2 km. On trouve les chûtes après un petit pont. On doit laisser les vélos. Il faut marcher pas mal pour admirer les chûtes sur toute la largeur. C'est très beau. Au bout, on voit une indication pour la plage. On s'y rend. Il y a un grand banc de sable bruûlant avant d'arriver à une petite baie. Pas vraiment facile d'accès, pas d'ombre et le sable si brûlant que l'on pourrait y faire cuire une tourtière en l'enterrant dans le sable. Pas trop invitant! On va finir en BBQ là.
Sur le plan, il y a une autre plage qui semble plus grande. On décide d'y aller. Commence à suer sérieux! On retourne, prend les vélos, pédale , descend une côte (qu'il va falloir remonter) et on arrive à une grande plage où il y a des bateaux (petites chaloupes de bois) pour nous amener voir les dauphins. Si je monte là-dedans, je meurs. Sylvie est tentée, mais moi, je suffoque déjà et l'idée de passer une heure assise le derrière dans le fond de la chaloupe au soleil.... C'est certain que je n'y survivrai pas. Je m'ennuie sérieusement de la neige à ce moment. Il doit faire 50 degrés à l'ombre (y'en a pas!)... Il faut que je boive quelque chose de froid. Il y a une cantine où je bois un Coke. Je me souviens que nous sommes aux 4 000 îles pour nous reposer et nous refaire de nos 5 semaines de travail instense au Cambodge. Si c'est ça les vacances... je veux bien retourner travailler. La plage n'est pas intéressante et c'est trop chaud. De toutes façons, nous ne sommes pas du tout décidées à nous baigner dans le Mékong. La couleur est belle, l'eau est claire mais... c'est après la Chine et je n'ai pas confiance.
On retourne enfin au bungalow. Au retour, la chaîne du vélo de Sylvie débarque. Elle marche un peu, mais il fait terriblement chaud. Je lui dis qu'on peut la remettre. Elle veut de l'ombre; y'en a pas. On retourne le vélo à l'envers et on remet la chaîne (même pas graisseuse). De retour vers 2h30 au bungalow, alors que l'on voulait s'arrêter vers midi. Vive les vacances!
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